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Kévin Blinderman et Flora Citroën

Du Vendredi 1 Septembre au Jeudi 30 Novembre 2023


Partageant une sensibilité commune au monde et dans leur vie d’artiste, Flora Citroën et Kévin Blinderman ont choisi d’associer leur pratique à l’occasion de leur résidence à Lindre-Basse.

À la lisière entre sculpture et concert Live, dispositif d’archives-fiction ou performance et mise en scène d’objets usuels, Kévin Blinderman développe une esthétique a priori vide et désincarnée dans laquelle les corps se voient libres d’occuper la position qui correspond à leur appréhension émotionnelle de l’œuvre en cours. Au cœur de ces dispositifs d’exposition quasiment vivante, le.la spectateur.rice occupe une position en retrait, pris.e entre participation et recul analytique, anesthésie affective et afflux émotionnel.

Le travail de Flora Citroën prend pour point de départ l’écriture, pour construire des fictions et parfois auto-fictions, supports créatifs lui permettant principalement de donner forme à son intérêt pour les conversations, les discussions, et les relations orales, apaisées ou conflictuelles, qu’elle a en général avec les gens, proches ou inconnus. Plastiquement, son travail s’offre au regard sous forme de textes papiers ou exposés, de vidéos… donnant à ses créations une présence immatérielle voire intangible, s’affranchissant par là de la tyrannie des objets.

Les artistes ont en commun de créer des œuvres laissant libre cours à l’expression des émotions, à la mélancolie, à l’échec comme valeur émancipatrice, à contre courant d’une société valorisant - dans une fuite en avant - la réussite, la certitude du bonheur et la superficialité. Iels laissent place à ce qui gène et dérange, non par provocation gratuite, mais parce que ces espaces de frictions existent, sont vécus par tou.te.s au quotidien et requièrent aussi une représentation artistique. L’art de la conversation, la recherche historique, l’écriture fictive (bien que jouant avec la réalité), nourrissent leur pratique et s’appuient sur une tendance actuelle à construire des situations fictives comme faisant partie intégrante de la réalité, et vice versa.

En résidence en Moselle, les artistes ont souhaité investir leurs origines juives pour s’intéresser au potentiel historique de la synagogue de Delme et de sa communauté, aujourd’hui dispersée. A travers une histoire incomplète, plutôt orale et partiellement écrite, les artistes se sont improvisés historiens afin de donner forme à un récit faisant le lien entre cette histoire juive delmoise et la leur. En faisant de la synagogue un personnage de fiction - l’alter-ego des artistes ayant en commun un passé juif et un présent façonné par la création contemporaine -, iels entendent se servir des multiples lacunes propres à l’histoire de la synagogue non comme une contrainte, mais comme autant d’interstices dans lesquelles s’introduire pour imaginer des liens, des récits, s’inspirer du réel pour produire de nouvelles fictions, pouvant éclairer une histoire encore fragile. Entre quête personnelle et intérêt historique pour un lieu patrimonial à la destinée singulière, Flora Citroën et Kévin Blinderman expérimentent ensemble de nouveaux rapports à la conversation, à l’intime et au traitement plastique de la charge émotionnelle.

 

 

Le programme de résidence d’artistes est organisé en collaboration avec le Parc Naturel Régional de Lorraine et la commune de Lindre-Basse.

  

Après une licence à l’ENSAPC, Kévin Blinderman a entamé un master à la Bezalel Art Academy avant d’être diplômé de l’école d’art de Paris-Cergy en 2018. De 2020 à 2021, il participe au Berlin Program for Artists. En 2021, Kévin a également présenté sa première exposition personnelle au Confort Moderne, You’re the Worst suite à une résidence de six mois au centre d’art de Poitiers. Il obtient la même année une bourse de production avec Mécènes du Sud pour créer et présenter sa seconde exposition personnelle, The Solitary Hours of Night à la Friche Belle de Mai à Marseille à l’été 2022. Il a notamment exposé au Frac Ile-de-France, à la Kunsthalle de Berne, au KW Institute et au Berghain avec la collection Boros. Dans sa pratique, Kévin Blinderman orchestre des expériences physiques et mentales dans lesquelles des objets, des situations ou des personnages qui l’entourent transcendent leur fonctionnalité originale. Ses œuvres et expositions se composent comme des partitions, offrant une expérience performative au visiteur. En cela l’artiste rejoue et sur-joue les chorégraphies sociales qui définissent son environnement. Sa pratique offre une densité mélancolique et innovante aux cultures alternatives et ceux qui les incarnent. Il s’intéresse à ce qui s’exprime à travers elles, à leur rationalité concrète et leur poésie propre.

 

Flora Citroën a été diplômée de l’University of the Arts London en 2013 (LCC, BA in Cinema), avant d’intégrer l’ENSAPC où elle a obtenu son Master en 2018. Elle rejoint ensuite le programme doctoral de recherche et création RADIAN (2023-2026). Son travail a été présenté en France (aux Grands Voisins -Nuit Blanche, à la Fondation Fiminco, au Théâtre Municipal de Montreuil, au 65ème salon de Montrouge, à la galerie Bertrand Grimont, au centre d’art Ygrec, au Festival de Clermont Ferrand -web…) et à l’étranger (à Naples, à Mexico City, à New-York).
Ses textes sont régulièrement publiés ou réinjectés dans ses vidéos, ses installations, ses performances. Ces dernières années, elle s’est tournée vers l’écriture d’un roman: « Exposition », dont elle fait une publication en feuilletons multiformes. Idem pour son journal, qu’elle publie de manière fragmentaire dans différents contextes éditoriaux et artistiques. À l’intersection entre l’art et la littérature, elle utilise l’exposition comme support de publication. Elle conçoit sa Vie comme un matériau socio-émotionnel, à partir duquel elle produit des récits critiques et tendres: pour elle, la fiction répare le réel. Son travail traite des sujets de la valeur, de la création, de l’errance et de l’amour. Elle cherche régulièrement les limites de sa propre pratique -formelle et conceptuelle-, pour rompre ensuite avec elle. Elle performe ainsi une métafiction expérimentale visant l’idée qu’il y aurait toujours un ailleurs.