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Stones, Air, Axioms / Delme

Jean-Luc Guionnet - Thomas Tilly

Du Samedi 14 Février au Dimanche 24 Mai 2015


Stones, Air, Axioms / Delme
Fèn te ko ro, nka kow bè ro kolo ntè
(Il n'y a rien dans les choses mais toutes les choses ne sont pas sans contenu.)

 

Le centre d’art contemporain – la synagogue de Delme est heureux d’annoncer l’exposition Stones, Air, Axioms / Delme de Jean-Luc Guionnet et Thomas Tilly. 

Actifs tous deux dans le champ des musiques expérimentales et improvisées, Jean-Luc Guionnet et Thomas Tilly se rencontrent en 2006 autour d’un intérêt partagé pour les rapports entre son et architecture. En 2010 ils créent la première étape du projet Stones, Air, Axioms à la cathédrale Saint Pierre et Saint Paul de Poitiers, utilisant son orgue (en l’occurrence un orgue Clicquot, instrument d’une qualité exceptionnelle) pour le faire résonner dans tout l’édifice. 

Dés le départ ils conçoivent cette installation sonore comme le premier jalon d’un projet de recherche au long cours, plus spécifiquement lié aux architectures religieuses. Après une seconde occurrence pour la basilique Boziego de Cracovie, Delme est la troisième étape de leur projet. 

De par son histoire et son exceptionnelle acoustique, l’ancienne synagogue de Delme constitue l’écrin idéal pour accueillir une installation sonore sur mesure et in-situ. Jean-Luc Guionnet et Thomas Tilly laissent le lieu délibérément vide, offrant au visiteur une expérience de l’architecture, à la fois visuelle et sonore. En redoublant l’espace bâti de fréquences, mais aussi de voix, de notes instrumentales, de rythmes, et de silences, les artistes proposent à tout un chacun une situation d’écoute privilégiée : qu’elle soit flottante ou attentive, statique ou en mouvement, cette écoute est le gage d’une perception autre du lieu, redessiné en creux par le volume d’air qu’il contient et le son qui s’y déplace. 

La « partition » de Stones, Air, Axioms / Delme est conçue d’une part à partir des plans de l’architecture, dont les mesures principales ont été traduites en sons et en ondes, et d’autre part à partir d’enregistrements de voix et d’instruments, diffusés dans l’espace. 

Les voix en question mêlent différentes langues, familières ou étrangères, compréhensibles ou pas, matières sonores abstraites autant que véhicules d’un sens qui se dérobe dans la succession de ses échos. De la prière dogon traduite d’une langue à une autre au témoignage intime d’une expérience mystique, ces voix se mêlent pour former une architecture de sons et de signes, propice au décloisonnement de tous les sens. 

 

Extrait d’un texte de Jean-Luc Guionnet au sujet de Stones, Air, Axioms / Delme

(…)
10.5 - il y a la mise en espace de tous ces sons, de tous ces sens, de tous ces signes
11.5 – il y a la mise en forme des relations incontrôlables qu’ils entretiennent
12.5 - il y a l’exposition des éléments tels quels
13.5 - il y a la constitution d’objets monstres agglomérant plusieurs fragments tirés des différentes sources que nous avons
14.6 - il y a notre compte sur le temps : les voix, les sons instrumentaux, les sinus de synthèse prennent petit à petit place dans l’espace, alors le temps se structure autour de ces mots, de ces prières, de ces phonèmes comme le fleuve tourne autour des pierres qu’il polit jour après jour.
(…)

 

Le centre d’art tient à remercier pour leur aide : Désirée Mayer, Claude Grandjean et pour leur participation : Will Guthrie, Cyprien Busolini, Atimé Dara et Sonia Fleurance.

 

 

JEAN-LUC GUIONNET 

Après des études de philosophie de l’art, Jean-Luc Guionnet se consacre à la musique et aux arts sonores, aussi bien par la composition acousmatique (Estuaire, Festival Audible, 2013), la composition instrumentale (Distances ouïes-dites pour l’ensemble Dédalus, créé au Consortium, 2013), que par l’improvisation instrumentale au saxophone et à l’orgue (Hubbub, depuis 1998, The ames room depuis 2008, solo d’orgue depuis 1999, aux Instants Chavirés, à La Nuit Blanche de Paris en 2013, en Europe, aux États Unis, au Japon...). Chaque situation, chaque collaboration est l’occasion d’exposer ce qu’un travail avec le son peut penser singulièrement mais aussi mettre en doute. Jean Luc Guionnet se situe parfois très loin de ce que la musique est supposée être. Ses différentes pièces, ses collaborations ont pour la plupart été éditées par des labels internationaux comme Hibari Record, Matchless, Potlatch ou Quake Basket. Parallèlement il poursuit un travail théorique au travers de textes qui servent de base à des conférences (Transmediale, Sorbonne Paris 1, Scam) ou publiés dans des revues comme Revue & Corrigé, Filigrane, ou Théâtre Public

Jean-Luc Guionnet est intervenu à la synagogue de Delme, en 2013, pour un solo au saxophone intitulé L’épaisseur de l’air.

 

 

THOMAS TILLY

Thomas Tilly utilise le microphone et le haut-parleur comme principaux instruments de création. Centré sur l’étude de l’environnement sonore et sa confrontation avec l’espace dans lequel il existe, son travail emprunte autant à la recherche musicale expérimentale que scientifique. 

Dans sa démarche, l’écoute reste centrale au détriment de toute forme de représentation. Ce qui se passe sur le terrain doit être interprété puis transmis à l’auditeur dans des conditions d’ immersion totale, la subjectivité de cette restitution se situant dans le sensible plutôt que dans une mise en oeuvre technique complexe. La relation aux espaces naturels, à l’architecture ou encore à l’urbanisme, deviennent des axes de recherches privilégiés. 

Dans Test/Tone, la cartographie et les méthodes d’analyses acoustiques deviennent les outils pour ausculter le système nerveux, la structure d’une salle de concert. Dans son installation Contrefrormes LigneA, c’est la posture d’écoute des usagers d’un tramway qui devient prétexte à sa transformation en salon d’écoute. Chez Thomas Tilly, le rapport entre nature et technologie, primitivité et modernité reste un angle d’approche privilégié, souvent abordé par le traitement des modes de communication. Dans Cables & Signs, ce sont les stridulations d’insectes aquatiques non identifiés qui sont mis en abîme avec la musique électronique. 

Thomas Tilly a présenté son travail dans plus d’une quinzaine de pays et dans de nombreux festivals internationaux dédiés aux musiques expérimentales et improvisées : Audible Festival (Paris), Météo (Mulhouse), Bruisme (Poitiers), Electricity (Reims), Avant avant garde (Cracovie), Simultan (Timisoara), Magnetic Traces (Melbourne), Observatori (Valence), Synthèse (Bourges), Bridge Festival (Bulgarie). Il s’occupe depuis 2001 du label fissür et participe ponctuellement à la rédaction d’articles sur la phonographie et sa pratique.